
Dans les années 1990, un quart des Français croyaient déjà en la réincarnation. Depuis, ce chiffre aurait plus que doublé… Pourquoi cet intérêt soudain ? L’implantation, récente, du bouddhisme en Occident ? Certainement. Un besoin de retrouver du sens dans une société de plus en plus morcelée ? Probablement.
Le concept de réincarnation est ancré dans
l’inconscient collectif car il s’agit de l’une des plus anciennes croyances de
l’histoire humaine : ses premières traces remontent à la préhistoire de
l’hindouisme, il y a environ cinq mille ans. L’idée qu’une âme puisse se
séparer d’un corps au moment de la mort pour vivre une existence nouvelle dans
une autre enveloppe a fait son chemin au cours des millénaires.
On en retrouve des
éléments en Chine, en Égypte ancienne, chez les Grecs et les Romains
de l’Antiquité ou dans le judaïsme. Bien que ce concept revête différentes
formes selon les civilisations, c’est la « version » du bouddhisme tibétain –
avec la possibilité de se réincarner dans plusieurs corps à la fois – qui est
désormais la plus connue en Occident, popularisée par le film Little
Buddha de Bernardo Bertolucci (1993). Il met en scène les rituels
permettant aux moines de reconnaître l’enfant dans lequel un grand lama se
réincarne. Ainsi, en 1936, trois ans après la mort du treizième dalaï-lama, un
groupe de moines s’est rendu dans une province perdue du Tibet sur les indications
fournies par les augures. Ils y ont rencontré un garçon de 2 ans qui les a
immédiatement reconnus et s’est mis à parler leur langue alors que, dans le
village, personne ne l’utilisait. Ils l’ont soumis à une cérémonie qui consiste
à distinguer des objets – rosaire, tambourin, cloche… – ayant appartenu au
précédent dalaï-lama, mélangés avec d’autres objets identiques. Après avoir
réussi ce test avec succès, le petit Tenzin Gyatso a été reconnu comme le
quatorzième dalaï-lama.
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