jeudi 27 novembre 2014

Accepter ce qui est, oui, mais la douleur ?



Libérer, libérer, libérer………….Se libérer parce que finalement, nous avons tout pouvoir sur notre monde intérieur. Mais comment l'exerçons nous ? Nous sommes le scénariste de notre vie et en tant que spectateur, nous révisons continuellement le film. 
La vie nous présente des images que nous allons interpréter selon notre degré d’ouverture et comme nous regardons au travers de l’ego qui divise, nous louchons continuellement. 

Nous voyons tout ce qui est de façon partielle et jugeons à partir de ce postulat. Il semble alors logique que notre vision soit déformée, tronquée. Face à ce constat, on se dit qu’il serait bon d’élargir sa vision alors on le fait en révisant ses croyances, en faisant des choix qui vont amplifier l’amour.
Nous menons tous des combats internes et chacun se construit ses propres ennemis intérieurs en se focalisant sur « le problème », sur la chose qui nous cause le plus de difficultés. 
La première erreur est là puisque nous amplifions ce sur quoi nous focalisons notre conscience. Paradoxalement, plus on va vouloir se libérer de quelque chose qui nous dérange, plus on va y penser et plus cet aspect de soi va devenir monstrueux puisque nous le nourrissons continuellement.


On se demande comment s’aimer vraiment, inconditionnellement et on continue de réfléchir à la question mentalement en essayant de comprendre ce que veut dire aimer. Nous avons pourtant beaucoup de modèles autour de nous, les jeunes enfants, les animaux, la nature. Tous nous enseignent à se tenir droit dans ses bottes, à honorer le corps physique mais aussi la personnalité, le mental, l’ego.

Un enfant jusqu’à 4 ou 5 ans, ne doute pas de lui, il ne pratique aucune auto-censure si son entourage l’autorise à être ce qu’il est. Selon les réactions que suscite son comportement, il va l’ajuster afin de ne pas être rejeté. Et c’est là qu’il se coupe progressivement de l’élan premier et qu’il apprend à se poser des limites. On lui apprend à se conformer aux attentes des autres, au modèle préétabli et sanctionné par la société toute entière.

Comment lutter, exister seul contre tous ? Par auto-défense, pour ne pas sentir la douleur du rejet, il va peu à peu perdre ce qui le caractérise, son unicité, afin de correspondre à l’image qu’on attend de lui. Il se détache peu à peu de son cœur, de son intuition afin de construire sa personnalité. Jusque là, on peut constater qu’il s’agit de survivre avant tout et de faire sa place.

Ce processus de formation de la personnalité n’est ni bon ni mauvais, c’est juste un processus naturel qui permet de se situer dans le monde. Mais, tout se complique lorsque l’énergie sexuelle s’active à l’intérieur. Cette énergie est si puissante, incontrôlable que la personnalité s’en empare et tente de la contenir. Le conflit intérieur entre le mental et l’intuition, entre permettre et interdire, être et avoir, amplifie, créant une confusion que le mental interprète en terme de choix à faire. 
La société est construite sur ce postulat, sur l’idée que nous devons choisir entre deux choses, deux états d’être, on est soit artiste, soit matérialiste, charnel ou spirituel…

Nous passons notre vie à trier, à diviser afin de choisir mais est-ce vraiment nécessaire ? Notre souffrance ne vient-elle pas de là ?
Quand on passe de la vision de l’ego à celle du cœur, les choses apparaissent comme complémentaires, on voit que tout ce qui nous constitue est à sa juste place et que c’est le jugement qui fausse notre vue. 
On se rend compte que rien n’est séparé, que tout est inter-relié et que ce sont nos yeux qui interprètent ce qui est, en divisant continuellement.

Maintenant que j’essaie d’être plus présente à mon corps physique, je me rends compte que chaque fois qu’un malaise se fait sentir, il trouve son origine dans l’auto-critique, la peur ou le rejet. C’est systématique et donc comme c’est un comportement réflexe, automatique, ça m’indique simplement que je suis passé du cœur à l’ego, que je tente de forcer, de contrôler les choses.

C’est devant ce constat qu’on a tendance à renforcer la division interne qui augmente le mal être. En se posant, en redevenant conscient de ce qui se passe en soi par l’observation neutre, on déplace sa vision de l’ego au cœur. Le plus difficile, c’est de casser le réflexe qui consiste à rejeter, à s’opposer à ce qui est. La peur du résultat, de faire de mauvais choix, continue de nous diriger mais en l’accueillant, elle se dissipe et la confiance la remplace simplement en cessant de s’interroger, de se remettre en question.

Quand on se rend compte que l’on fait fausse route, on va vouloir rectifier le tir en se raisonnant, en rejetant ce qui semble inadéquate. Le système de comparaison et d’exclusion continue de fonctionner et on s’enferme dans nos peurs tout en se coupant de l’amour en soi. 
On remet en question notre comportement au lieu d’aller à la racine et ainsi de voir que c’est notre mode de fonctionnement qui cause les souffrances. Les gestes sont la suite logique de nos croyances mais pas seulement. L’inconscient participe activement dans le processus de manifestation. 


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