samedi 8 novembre 2014

« Comment être libre véritablement » par Lise Bourbeau



Si vous croyez que vous êtes libre parce que vous vivez seul, parce que vous avez atteint une liberté financière ou parce que vos enfants ont quitté votre maison, sachez que tout ceci n’a rien à voir avec la vraie liberté.   
La liberté véritable ne peut venir que de l’intérieur de vous. 

La plupart des gens confondent être libre avec être libéré de contraintes. Il va de soi qu’avoir moins de contraintes vous donne plus de liberté mais c’est rarement une liberté réelle. 
Prenons l’exemple d’une personne qui se croit libre parce qu’elle a décidé de vivre seule. Cette personne peut quand même vivre des moments de solitude ou avoir des problèmes financiers. Elle a des contraintes qui l’empêchent d’être totalement libre. 
C’est la même chose pour quelqu’un qui se croit libre parce que sa situation financière est très agréable. Cette situation peut lui causer des problèmes relationnels tels des désaccords au plan financier avec son conjoint et ses enfants. Elle peut aussi avoir peur de n’être aimé que pour son argent et vivre de la frustration en pensant qu’on profite d’elle ou avoir peur de perdre son argent. La vraie liberté ne peut pas être atteinte lorsque seul le plan matériel est satisfait. 


Pour ma part, j’ai cru que j’étais enfin libre lorsque les enfants ont quitté la maison. Je me suis rendu compte que ce n’était pas le cas. La majorité des parents ont de la difficulté à laisser leurs enfants complètement libres et à ne plus s’en faire pour eux lorsqu’ils ont quitté la maison. Pourquoi? 
Parce que les parents n’ont pas atteint leur propre état de liberté. 
Ils ne peuvent donc pas laisser leurs enfants être libres de TOUTES leurs décisions sans vivre des émotions, de la frustration, de la colère, de la déception, etc. 

Je me souviens des émotions que je vivais lorsque mon fils aîné ne m’appelait pas ou ne retournait pas mes appels pendant plus d’un mois. J’imaginais plusieurs scénarios qui alimentaient mes peurs. Je croyais même qu’il ne m’aimait pas beaucoup pour agir ainsi. La réalité était toute autre : il se disait que je préférais sûrement ne pas avoir de ses nouvelles si elles n’étaient pas bonnes. J’ai fini par comprendre qu’il aimait m’appeler ou me voir que lorsqu’il avait des choses agréables à me dire. Il voulait me faire plaisir. 

J’ai entendu beaucoup de grands-parents partager leurs émotions et leurs frustrations face à leurs petits-enfants dans mes ateliers. Certains ne sont pas d’accord avec la façon d’agir des parents face à leurs enfants ou des enfants face à leurs parents. D’autres se sentent obligés de s’en occuper alors que ça ne leur plaît pas toujours. Malgré le fait qu’ils sont rendus à un âge auquel ils pourraient vraiment profiter de la vie, ils ont de la difficulté à vivre pour eux-mêmes et n’écoutent pas le besoin de leur âme de vivre sereinement, sans s’en faire pour les autres. 

Peu importe notre âge ou les situations que l’on vit, on se crée toutes sortes de contraintes qui briment notre liberté. 
Sachez qu’être libre c’est se donner le droit d’être soi-même
C’est oser écouter ses besoins même s’ils ne correspondent pas aux attentes des autres. C’est sentir que nous sommes le seul maître de notre vie. 

Au cours de mon premier mariage, je me croyais vraiment libre puisque j’avais une belle carrière dans la vente, je gagnais très bien ma vie et je dirigeais tout à la maison. Par contre, je justifiais toujours mes décisions et quand mon mari n’était pas d’accord avec moi, je vivais de la colère et je faisais tout pour avoir raison. 
Quand on a besoin de l’accord des autres pour s’autoriser à écouter un besoin, nous sommes dépendants de leur opinion. Nous ne sommes donc pas libres. 

J’ai vécu tout autre chose dans ma relation avec mon second conjoint. Lorsque je voulais partir seule pendant quelque temps dans un endroit quelconque pour me ressourcer par exemple, je lui faisais part de mon besoin. Je ne lui demandais pas son accord mais vérifiais plutôt comment il se sentait avec ma décision et s’il avait besoin que je fasse quelque chose pour lui avant de partir. Il me disait toujours qu’il préférait m’accompagner mais qu’il comprenait mon besoin. Il savait que j’aimais beaucoup voyager avec lui mais que parfois être seule était essentiel pour moi. Puisqu’il n’était jamais en réaction par rapport à mes décisions, je savais que j’étais vraiment libre dans ma relation conjugale. S’il avait été en colère ou avait essayé de me culpabiliser, j’aurais su que je n’étais pas libre et que je me sentais encore coupable. 


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