mercredi 4 juin 2014

La connaissance de soi implique une part de solitude



La solitude, comme le silence, ce n’est pas l’état que la majorité des gens plongés dans la troisième dimension recherchent, parce qu’ils y sont plus appelés à se projeter à l’extérieur qu’à l’intérieur et à vivre dans le bruit, la fébrilité et la dissipation.  Pourtant, puisque tout être naît seul, vit seul et meurt seul, jouant un rôle fonctionnel différent par son individualité, chacun doit apprendre à vivre en solitaire.  En cela, la solitude, qui n’est pas isolement, n’est qu’un état d’esprit qui affirme le sens de la responsabilité et de la liberté, renforçant l’autonomie et l’indépendance, sans jamais nier la fraternité et la solidarité.  La solitude permet simplement d’échapper à l’influence et aux pressions indues provenant d’autrui et de la société, qui bombardent d’une masse de données distrayantes et confondantes, de nature à standardiser les normes et les comportements, empêchant d’exprimer cette part de l’unicité qui rend différent et précieux pour l’ensemble.  Car, au-delà des apparences, nul n’est jamais seul.  La solitude permet surtout de se ressourcer dans le silence et la paix, au contact de la Nature ou à l’écoute de son Centre intime, afin de se réaliser pleinement à son rythme et à sa manière.

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Face aux grandes questions de la vie, chacun découvre que la seule réponse valable et valide émerge du plus profond de lui-même.  Le monde extérieur peut lui présenter nombre de réponses, mais il arrivera toujours à la conclusion qu’elles ne correspondent jamais parfaitement à son ressentir.  Personne ne peut répondre à la place d’un autre.  Dans les grandes situations, chacun se mesure à lui-même et il est replacé dans sa solitude.  Libre à lui de tenter de fuir cet état au lieu de le cultiver.  Sauf que la solitude peut lui permettre de nourrir en lui une réponse intime qui est seule capable d’éveiller un feu intérieur ou une lumière divine qui peut éclairer son chemin et l’accompagner tout au long de sa route.  C’est ainsi qu’il peut découvrir l’Île aux Trésors ou la Caverne d’Ali Baba qui s’ouvre au sésame de l’Amour.  Autrement dit, c’est dans la solitude qu’un être comprend que, après avoir longuement convoité le monde extérieur, il peut lentement découvrir tout un univers de solutions et de réponses dans son espace intérieur, qui lui ressemble bien davantage.  Après avoir exploré l’univers du mental, avec ses limites, il commence à développer l’intelligence du cœur, la voie de la connaissance qui mène à la réalisation dans l’Esprit suprême.  Alors, après avoir fortement développé sa nature égotique, il pense à développer sa conscience divine.  Et il découvre peu à peu que, à travers chacun, Dieu fait une expérience unique de lui-même.

Il faut croire, avec Aristote, que celui qui s’isole est un être dérangé, mais que celui qui assume sa solitude est un être supérieur.  La solitude revêt divers aspects.  Elle est d’abord matérielle parce que chacun est obligé de subvenir à ses propres besoins.  On peut surmonter cette solitude en s’associant à d’autres personnes qui pensent comme soi, mais il faut alors agir sur son caractère pour attirer des gens harmonieux.  Il y a ensuite la solitude mentale, celle de la personne qui, bien qu’entourée, se sent seule intérieurement.  Ce sentiment peut être surmonté par une étude sérieuse des sujets vers lesquels l’esprit est attiré consciemment ou inconsciemment, car les semblables s’associent, mais les dissemblables s’unissent.  Il y a enfin la solitude spirituelle, celle de l’âme, qui bien qu’elle fasse partie de l’Âme universelle, peut éprouver de l’ennui, un vide existentiel, du vague à l’âme, quoi.  Celui qui n’a pas suffisamment développé sa nature spirituelle peut ainsi ressentir un sentiment d’insuffisance, d’incomplétude, d’incertitude, de crainte, un manque de confiance en soi et d’estime pour soi.


 

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