samedi 14 juin 2014

Ces fausses preuves d’amour



Porté à votre conscience par Arcturius,
le 13 juin 2014

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On a souvent tendance à les prendre pour des preuves d’amour. À tort. Ces sentiments font disparaître l’autre et nous ramènent à nous.
Jalousie, surprotection, dépendance, hyper intensité, possessivité. Leur point commun ? Ces émotions font toutes partie du sentiment amoureux, mais ne peuvent pas être considérées comme l’expression de l’amour vrai. « Chacune d’entre elle a pour particularité de faire disparaître l’autre et de le ramener au même, c’est-à-dire à soi », explique le psychanalyste Jean-Michel Hirt. Il met en lumière les enjeux inconscients qui se cachent dans ce que l’on prend trop vite pour des preuves d’amour.

La jalousie

Il est insupportable, le regard de l’autre qui s’attarde sur un ou une autre que nous. Plus la morsure de la jalousie est douloureuse, plus l’amour semble profond. Mais si la jalousie est indissociable du sentiment amoureux, elle est loin d’en être le critère majeur. Dans l’amour vrai, deux parties se jouent simultanément : entre sujets,
« j’aime », et entre objets, « je suis aimé ». Or dans la jalousie, seule la dimension « objet d’amour » est active. Parce que le jaloux se vit principalement comme objet d’amour de l’autre, il ne supporte pas que son regard se détourne de lui. Il croit aimer, car il souffre à la pensée de ne plus l’être.
Mais qu’en est-il de son amour à lui ? Telle est la question que la jalousie élude. En réalité, la jalousie excessive ignore l’autre tout en s’en nourrissant. Elle ne parle que de soi, de ces blessures narcissiques, de cette difficulté à se constituer comme un être autonome, comme un sujet. Dans cette relation, l’autre n’est aimé que parce qu’il donne au jaloux une consistance d’être qui lui fait défaut. La jalousie vient également soutenir ou renforcer le désir érotique en introduisant dans la relation, même en fantasme, un tiers rival.


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