mardi 23 septembre 2014

Faire et Être



Tout se désagrège, la façade s’écroule et je commence à m'habituer à la sensation de vide ressentie depuis quelques temps. De toute façon, je n’ai pas le choix. Tout m’échappe et la motivation à agir ne vient toujours pas. Je suis au fond du fond, mais l’obscurité me laisse indifférente. Je n’ai plus envie de rien, c’est comme si le temps s’arrêtait. Les vertiges ne m’affolent pas et la sensation de flotter dans le vide est récurrente. Il n’y a pas d’émotion désagréable ou « négative » mais un je m’enfoutisme général. Mes nuits sont longues mais je me réveille sans énergie. Je ne cherche même plus à stimuler la joie par le faire. Je me nourri quand la faim est là et passe mes journées à glander. Tout ce qui me motivait avant n’a plus aucun attrait. Pourtant, je n’ai pas l’impression d’être perdue mais juste en suspension dans l’air, dans le temps.

Un sentiment de lassitude extrême me colle à la peau et je prends ça comme une conséquence logique de la tombée des masques.

Il semble que je sois face à l’incohérence, la confusion du monde qui fait écho à la mienne. Mais tout ceci est logique puisque cette phase de libération des fantômes du passé laisse un grand vide intérieur. J’ai appelé l’énergie christique à venir me remplir mais même ça n’a plus vraiment de sens. C’est comme si je voyais maintenant l’appel comme insensé. Non pas que je renie ma foi mais plutôt que je me rends compte du caractère illusoire de la prière qui ramène toujours à la soumission à une autorité. 
Je ne m’identifie à rien, à aucun des personnages intérieurs et c’est peut-être ça qui créé la sensation de vide.


Malgré la méditation et la douche agrémentée de lumière dorée, l’état d’esprit reste le même et aucun élan ne se profile à l’horizon. J’ai droit au défilé de tous les personnages qui croient que je ne suis rien, qu’exister est un poids, que le corps physique demande beaucoup trop, que je suis incapable de gérer ma vie, d’utiliser mon temps libre à profit, que le divin est une chimère, une réponse aux angoisses existentielles, que cette vie n’a pas de sens, que la liberté est inaccessible tant que je suis dans ce corps...  
Une part de moi semble les croire alors que le reste de ce qui constitue ce que je croie être, n’a même plus l’envie de contester. 

Y-a-t-il quelqu’un de lumineux en dedans ? Est-ce encore un appel au combat ? 
Je ne veux plus me battre contre quoi que ce soit et encore moins contre moi-même. 
Il y a tant de voix discordantes à l’intérieur que je les laisse dire comme une mère fatiguée de demander à ses enfants d’arrêter de se battre. Si je laisse faire, que va-t-il se passer ? 

En théorie, la logique veut que la lumière absorbe l’ombre alors pourquoi s’en faire ?

Je libère les croyances qui ne m’appartiennent plus, celles que j’ai reçues de ma mère, de ma famille, je coupe tous les liens énergétiques toxiques avec tout ce qui est.

Même écrire ne m’intéresse plus. J’avais déjà du mal à trouver quoi faire de ma vie alors là, c’est le pompon ! La plupart des élans sont des réactions à l’environnement et si je ne réagis plus, j’ai la sensation de ne plus exister pourtant je peux toucher mon enveloppe charnelle. Tout dehors me parait aussi mort que je le suis en dedans ! Il y a eu une guerre quelque part ? Pourquoi la vie me semble si lourde ? Les épandages chimiques auraient-ils éveillé la mort en moi ? Si c’est l’heure de passer de l’autre côté pourquoi pas ? A priori je ne suis pas contre même si en partant maintenant j’aurai la désagréable sensation de n’avoir pas vécu pleinement et de ne pas avoir su répondre à la question : qu’est-ce que je fous là ?

J’ai agis selon mes croyances du moment, tenté de m’accrocher à la lumière en moi, à l’amour. Je me suis accrochée à quelques sensations que j’ai interprétées selon mes besoins du moment mais peut-on réellement parler de vérité ? J’ai essayé d’aimer et d’être aimé sans croire à une issue favorable puisque j’y ai senti un enfermement. J’ai passé ma vie à courir, à brasser du vide, à m’interroger et à disserter à propos de tout et de rien mais au bout du compte, j’ai la sensation de n’être qu’un tube vidé de toute substance et totalement ignorant.

J’ai voulu croire à l’amour inconditionnel sans jamais le vivre vraiment, j’ai poursuivi un idéal, cru à des élans, suivi un chemin selon le cœur mais finalement, je me trouve face au vide, au rien. A quoi ça rime ?


Aucun commentaire: