Au sortir d’un choc ou d’un coma, certains se
découvrent dotés d’une nouvelle identité. Altération neurologique ?
Dissociation de personnalité ? Intercession d’âmes vagabondes ? Gros plan sur
ces moments où nous ne savons plus qui nous sommes.
Toutes
les nuits, nous perdons conscience. De ce que nos rêves nous laissent entrevoir,
elle part explorer d’étranges territoires. Mais que penser de phénomènes encore
plus extraordinaires ? En crise de somnambulisme, certains commettent dans leur
sommeil des actes à des années lumières de leur personnalité ordinaire. Au
réveil d’un choc ou d’un coma, d’autres se disent porteurs d’une toute nouvelle
identité.
Identités multiples
Dans Prête-moi
ton âme, Alexandre Grigoriantz raconte l’histoire – vraie – d’Alexandra
Toselli. Il y a 40 ans, le 8 février 1974 à 11h15, l’antiboise est victime d’un
œdème pulmonaire dans l’atelier de céramique où elle travaille. 20 minutes –
dont 4 de mort clinique – plus tard, elle est en salle de réanimation à
l’hôpital. Là, elle reprend quelques secondes ses esprits : « Où
suis-je, que m’est-il arrivé ? » interroge-t-elle. On lui répond
qu’elle a eu un accident. « Ah oui, je me souviens, j’étais sur mon
scooter, je me suis retournée pour faire signe à une amie », s’entend-elle
dire. Le personnel soignant la détrompe, puis l’informe que sa sœur l’attend.
Sa sœur ? Quand il lui demande son nom, elle répond « Florence »…
Puis sombre dans un coma profond.
A son
réveil, trois mois plus tard, elle est toujours habitée par l’étrange sensation
de ne pas se reconnaître dans celle qu’on lui dit qu’elle est. Qui est cette
Alexandra ? Qui sont ces gens censés être ses proches ? La jeune femme se sent
à côté d’elle-même, son image dans le miroir la déconcerte. Dans le huis-clos
de son intériorité, elle continue à héberger l’identité et les souvenirs d’une
Florence. Le choc l’a-t-il rendue amnésique ? Souffre-t-elle de dissociation de
personnalité ? Il ne s’agit ni d’hallucination ni de schizophrénie – Alexandra
est stable émotionnellement, sa pensée est structurée. La situation n’a rien de
surprenant : un traumatisme ou un coma peut entraîner une forme de dissociation
psychique, amenant l’individu à manifester des formes nouvelles de personnalité
ou d’intelligence.
Capacité extra-sensorielle
Est-ce la
raison pour laquelle Alexandra est désormais plus féminine, plus affirmée ?
Petit à petit, l’antiboise retrouve son identité et sa conscience, mais la
perception d’une présence à ses côtés ne la lâche pas, se sentant tantôt
Alexandra, tantôt Florence, tantôt les deux. A sa sortie de l’hôpital, elle
finit par se dire qu’il s’agit là d’un « mauvais cauchemar »… Jusqu’à découvrir
incidemment, par l’une de ses collègues, qu’une étudiante en droit s’est tuée
en scooter le 8 février 1974 à 11h23, soit 8 minutes après sa propre perte de
connaissance, à moins de 300 mètres de l’atelier où elle se trouvait.
Alexandre
fouille les archives de Nice Matin, trouve le nom de la jeune femme
: Florence Gandolfo. Elle fait des recherches, rencontre la mère de
l’étudiante, et découvre alors que tous les détails de la vie de Florence dont
elle se « souvenait », sans rien connaître de son existence au départ, sont
exacts : les circonstances de son décès, la décoration de sa chambre, les
chansons qu’elle aimait, les endroits qu’elle avait visités… Florence n’était
pas sortie de son imagination !
Lire la suite ici : http://channelconscience.unblog.fr/2014/05/25/deux-ames-pour-un-corps/
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