mercredi 20 août 2014

Illusion et incarnation



Publié par Frank Hatem DSD le 20 août, 2014 sous CHRONIQUES, Frank Hatem, HYPERSCIENCE, MANCHETTES

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Pour ceux qui ont – un peu – compris la « Nécessité du Néant » comme cause de l’Etre et de l’univers, l’éveil c’est s’apercevoir « qu’il n’y a rien ni personne, et qu’il ne s’est rien passé ». Mais cette compréhension doit se manifester par une implication encore plus grande dans le monde, au quotidien. N’est-ce pas contradictoire ? Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que celui qui sait c’est le SOI, et que celui qui agit c’est l’EGO.

Si JE sais, c’est que je suis le Soi. Dans ce cas, si j’agis, c’est que je commande à l’ego d’agir. Il est mon serviteur. Si je ne sais pas, je me prends pour l’ego, et je vis mon incarnation comme si c’était une réalité, sans aucun recul, avec toutes les émotions qui y sont liées, sans consacrer ces actions et ces résultats à un Grand But qui dépasse et contient les petits buts poursuivis par l’ego. Quand il n’y a que les petits buts, seul l’ego agit, décide, et souffre donc d’obtenir des résultats qui ne sont pas ceux qu’il voulait mais ceux nécessités par le Soi.

C’est pour échapper à cette souffrance que l’ego préfère dormir, n’agit pas toujours. Souvent il n’est pas vraiment impliqué avec une infatigable passion à la réalisation de grandes choses. Pour éviter de se regarder en face dans l’échec et l’impuissance, l’ego préfère laisser les autres décider, attribuer la responsabilité à autrui, se faire prendre en charge, subir tel une victime. Et puis il y a quand même ceux qui n’ont peur de rien et vont toujours plus loin, qu’on admire, qu’on envie, qu’on déteste parfois. Parce qu’eux sont animés par une foi, une communion avec le Soi dont leur personne n’est qu’un instrument provisoire auquel ils ne sont pas attachés. Ils ne sont donc pas victimes. Le résultat n’est pas leur affaire, ils font parce qu’ils sont inspirés pour cela, et ce qui viendra sera bien. Qu’ils soient artistes, constructeurs, sportifs ou hommes politiques, on ne peut s’empêcher de les regarder comme des extraterrestres, des modèles inaccessibles. Pourtant la différence n’est pas grande. Eux ont simplement compris que l’incarnation est un jeu qu’il faut jouer, et jouer d’autant plus qu’il n’y a pas d’enjeu : le but est toujours présent, rien ne peut y échapper, aucun hasard ne peut interférer, l’inconscient est le plus fort. Et l’outil, l’ego, la vie, n’en est que la manifestation. Sans manifestation de mouvement c’est qu’il n’y a pas de but. C’est pour cela qu’il est toujours sain de juger les intentions. Les intentions se lisent dans les résultats obtenus. Clairement. Même si elles ne sont pas toujours pleinement conscientes. Si je vis une chose ou fais subir quelque chose à autrui, c’est que telle était mon intention. Définitivement.

En général, dans la vie quotidienne, on dit le contraire : « il ne faut pas faire de procès d’intention ». « Nul ne peut juger les intentions des autres ». C’est bien pratique lorsqu’il s’agit d’hommes politiques ou de puissants. On peut alors faire croire à l’échec, à l’incompétence. Mais c’est rarement le cas. S’il y a chômage dans le pays, c’est que le but des responsables fut le chômage jusqu’à présent. S’il y a pauvreté, c’est que le but fut la pauvreté. S’il y a endettement, c’est que le but fut l’endettement. Il n’y a ni hasard ni irresponsabilité, et surtout pas incompétence, rien ne peut se produire qui ne soit issu d’un but car seul le but crée l’énergie créatrice. On le sait bien d’ailleurs : les grandes entreprises ont besoin du chômage pour peser sur les salaires, donc de la pauvreté, et l’endettement vis-à-vis des banques, qui ne devraient en aucun cas avoir le droit de créer de la monnaie-marchandise (prêt à intérêt qui traditionnellement était considéré comme un crime puni de mort) est totalement artificiel, destiné à ce que les banques (ou LA banque) deviennent propriétaires de tout. C’est ce qui est en train de se passer. Même le Pirée leur a été vendu. Un jour ce sera la Tour Eiffel. Et les organes de tant de pauvres gens dans le monde. Peut-on s’en désintéresser sous prétexte que « tout est illusion » ? Certainement pas, c’est le contraire.

La Métaphysique encourage à s’incarner, non à fuir la “ réalité ” sous prétexte qu’elle est illusion. Certes, le monde est illusion, c’est-à-dire qu’il est intérieur à notre conscience, et n’a aucune objectivité indépendante de l’esprit. Cette absence de “ réalité ” peut dérouter et donner envie de se retirer de l’univers, ou même de le mépriser ainsi que tout ce qui paraît matériel. Souvent une spiritualité mal comprise pousse à cela.

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