vendredi 25 avril 2014

Êtes-vous bien incarnés ?

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Afin d’évaluer notre rapport à l’élément terre, tentons de voir combien nous sommes heureux d’être incarnés ou combien nous sommes prisonniers de la nostalgie d’un paradis perdu.  »On ne peut se libérer de sa tristesse que si on aime cette terre d’une passion inébranlable », a dit Don Juan à Castaneda.

Une fondamentale tristesse est ancrée dans le traumatisme de la séparation. Séparation du corps de la mère pour les psy., du corps de Dieu ou des étoiles pour les spiritualistes. La nostalgie qui en découle nourrit, dans tous les cas, un idéal de fusion, d’élévation visant à transcender « la vallée des larmes » que représente, pour de nombreuses traditions, notre passage sur terre. Comme si évoluer ne consistait qu’à fuir le monde et la dualité intrinsèque à la condition humaine. Et s’il fallait aujourd’hui involuer en même temps qu’évoluer ? C’est ce défi que lança un maître de sagesse occidental au swami en robe orange - femme prêtre dans la tradition hindoue – que j’étais devenue. Je n’aspirais alors qu’à transcender la souffrance, la déception, la frustration et autres effets incontournables de l’incarnation, en marchant vers les sommets nirvaniques et leur mystique sérénité (voir encadré). Comment tendre vers le ciel sans mépriser la terre, s’ouvrir au divin sans renoncer à son humanité ? En honorant la terre. C’est ce que nous rappelle la tradition chamanique, véritable gardienne d’une spiritualité, qui n’oublie pas que les racines célestes de l’Arbre de Vie que nous sommes ne peuvent se manifester, se concrétiser, sans une solide prise de terre.

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