mardi 22 avril 2014

Communiquer avec la nature

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Développant sans cesse la communication virtuelle, nous nous sommes coupés de l’expérience sensorielle de la nature. Celle-ci a pourtant tellement à nous apprendre.

Instinctivement, l’être humain accorde à la nature une place privilégiée. On a retrouvé des jouets en forme d’animaux datant de l’Antiquité. Nos enfants grandissent l’imaginaire peuplé de héros animaliers : le pingouin d’Happy Feet en quête de destinée, Nemo le poisson-clown, Kung-Fu Panda, sans parler des indémodables Rox et Rouky, Bambi, Flipper et autres Willy, Lassie… Une nature virtuelle mais omniprésente. Quant à la nature réelle, nombre de parents ont pu constater combien leur progéniture semble s’épanouir au contact du monde végétal et animal. Il ne s’agit pas seulement de salutaires bols d’air. Il y a comme un échange à un niveau subtil, une atmosphère de retrouvailles entre deux amis trop longtemps séparés.

Et en effet, nous sommes pour beaucoup complètement séparés de la nature. Nous tentons de nous en rapprocher en fréquentant les rayons bio des supermarchés. Le week-end, nous rejoignons parfois un coin de campagne – « en voiture le plus souvent », souligne non sans ironie le biologiste Rupert Sheldrake. Pour lui, la séparation remonte à Descartes, pour qui l’esprit était l’apanage de l’homme, de Dieu et des anges, tandis que la nature, les animaux, le corps humain, étaient ravalés au rang de matière sans âme. Aujourd’hui, ce n’est plus notre nature divine qui justifie notre complexe de supériorité sur le reste du monde vivant, et notre utilisation abusive des ressources de la terre : c’est la science. Ou du moins une vision matérialiste qui nous parle d’un monde objectif que des chercheurs tout-puissants, surhommes au- dessus des passions humaines, observent au microscope et autopsient au scalpel. Et pourtant, voilà que la science elle-même est en train de démolir cette conception : nous ne saurions nous abstraire de ce que nous observons. Tant de témoignages et de découvertes nous incitent aujourd’hui à repenser notre rapport au vivant, à nous inclure de nouveau dans ce vaste règne. Nous avons beaucoup à partager avec les non-humains. « Le cerveau émotionnel des animaux est très proche du nôtre », nous apprend Temple Grandin. Cette autiste qui pense en images et non en langage a développé sa compréhension des animaux en se mettant physiquement et mentalement à leur place. Lorsqu’elle était adolescente, souffrant de terribles problèmes de communication, elle a été rejetée par les humains. Ce sont les chevaux, mais aussi les vaches, qui lui ont permis de dépasser ce handicap. Se rapprocher d’eux lui a permis de prendre contact avec sa nature humaine, puis avec les autres êtres humains. « Plus je connais les hommes, plus j’aime mon chien », disait Pierre Desproges. Pour Temple Grandin, ce fut le contraire. Toutefois, elle ne parle pas de communication, au contraire de Laila del Monte, communicatrice animale qui affirme qu’un véritable échange en images est possible entre l’être humain et l’animal. Fermiers et simples propriétaires peuvent souvent témoigner de phénomènes de télépathie entre eux et l’animal.


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