© 2008 Emily Balivet - http://www.artmajeur.com/ |
Leur rappel à l’autre monde nous permet de nous rendre compte de l’éphémère situation dans laquelle nous étions lorsque nous arrimions notre vie à eux. En effet, avec leur départ, l’absence de leur soutien nous travaillera au corps au point que nous rechercherons sans nous en rendre compte à retrouver leur présence dans les objets, les photos, les endroits où nous avions l’habitude d’aller etc.
Cette attitude, bien qu’elle soit compréhensible n’en reste pas moins une attitude de personne souffrante surtout si elle se fait sans en être conscient. Ce comportement est la preuve que la douleur que nous éprouvons n’est pas dépassée. Elle révèle même notre manque permanent de nos proches ainsi que notre installation dans une souffrance qui ne dit pas son nom. Recherché sans cesse leur présence revient à être dans un enfantillage qui ne se nomme pas. Cette quête fait certes l’objet de très belles histoires de familles dans les livres et est vue maintes fois par beaucoup de gens comme la révélation tardive de l’amour que l’on portait à nos proches et les pleurs qui sont versées à ce sujet rempliraient des océans mais hélas, elle montre que nous ne parvenons à reposer sur nous même que très rarement.
Alors dans ce cas, que veut dire s’asseoir en soi? Il s’agit tout simplement de comprendre que nous tous nous reposons sur une présence qui est en nous. Rien de ce qui est à l’extérieure ne vaut la peine que nous nous y accrochions. Nous pouvons appeler cette présence comme on veut, cela n’est pas le problème. Ce qui a mis nos parents en face de nous c’était cette présence et nous étions en face d’eux car cette présence l’a voulu ainsi.
C’est donc la même présence qui était en eux qui est siège en nous. Donc lorsqu’ils disparaissent, au lieu de chercher leur présence, c’est la présence de celui ou celle qui les soutenait que nous devons retrouver. Puisque c’est la même présence qui agit en chacun de nous, lorsque nos parents retournent à l’au-delà, plus tôt que de les chercher eux, c’est cette présence que nous devons chercher. Nous ne la trouverons pas en dehors de nous comme c’était le cas lorsqu’ils étaient en vie mais à l’intérieur de nous.
L’occasion nous est donnée de nous rapprocher de notre essence. La mort est notre chance de dépendre de la seule Chose qui agit en nous, au travers de nous et par nous. Peu importe comment nous l’appellerons, l’important ici est de savoir qu’elle existe et que nous faisons tous partis de cette chose et que nous sommes tous cette chose.
Accepter de dépendre de cette chose veut dire que nous n’avons plus besoin des béquilles que nos parents représentaient jadis. Si cette chose est en chacun de nous, il nous faut donc accroître la présence de celle-ci en nous.
Avant d’arriver à ce stade, il faut nettoyer tout ce qui n’est pas cette chose. Il y a un grand balayage à faire à l’intérieur de nous pour que nous la retrouvions. C’est après moult efforts que nous parviendrons à éradiquer le foin qui cache le diamant qu’est la présence de cette chose. Une fois retrouvée et reconnue, nous pourrons donc la faire grandir en nous. C’est ainsi que nous reposerons sur cette présence. Il n’est pas aisé de la faire surgir et de l’attiser en nous mais cela est possible. Beaucoup avant nous y sont parvenus et y travaillent chaque jour et sont guidés dans leurs efforts par des gens qui se sont engagés sur cette voie et ont faits leurs preuves.
Il ne tient qu’à nous de nous mettre comme eux sur le chemin de la reconnaissance de cette présence. Nous sommes beaucoup plus que ce que nous croyons. Nous sommes la cause de nos limitations et nos malheurs. Dès que nous émettons ne serait ce que la pensée d’y aller, tout se met en place pour nous y guider. Alors serions nous prêts à prendre le risque?
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