Je viens de regarder une vidéo où il y a des scènes de
violence de la part des policiers à Montréal et je n’ai pu m’empêcher de
penser : « Mon Dieu, que ce policier a donc une peur bleue! »
La peur des policiers est ce qui m’a le plus impressionné, au début. Je me suis
ensuite demandé … de quoi ont-ils si peur ? Les jeunes qui manifestent ne
montraient aucune hostilité, ils désiraient simplement démontrer qu’ils ne sont
pas d’accord, c’est tout. Mais les policiers frappaient n’importe qui s’approchant
d’eux, sans utiliser le « gros bon sens » … en un pur réflexe de
peur. La peur peut être utile, pour nous faire éloigner d’un danger ou alors
pour nous mettre en état d’alerte afin de pouvoir nous défendre si on nous
attaque … mais à Montréal, les policiers attaquaient sans être menacés ni
attaquées… pourquoi ?
Si je pouvais rencontrer personnellement un de ces
policiers, je lui demanderais … pourquoi il a matraqué ce jeune homme …
pourquoi elle a jeté du poivre dans les yeux d’un autre ? … pourquoi il a
bousculé et jeté par terre quelqu’un qui ne faisait rien d’autre que d’être là
? …
Je suis peut-être une idéaliste, une rêveuse, mais je ne
veux pas guérir de cette « maladie » … J’ai 60 ans et j’étais
infirmière. J’ai connu l’époque où ils nous disaient qu’on avait droit de
grève, mais aussitôt qu’on la commençait, il y avait une « loi
spéciale » qui nous disait qu’on n’avait, finalement pas droit de grève.
J’ai connu l’époque où ils nous demandaient de fournir les « services essentiels »
et ces services demandaient, ironiquement, plus de personnel que lorsqu’il n’y
a pas de grève. Par contre, les policiers, eux, avaient vraiment droit de grève
et obtenaient leur augmentation de salaire … Mais ce n’est qu’un hasard, n’est-ce
pas ?
Pourquoi j’écris tout ça ? Je pense que j’en ai vraiment
assez de toute cette violence, de toute cette corruption, de tous ces mensonges
et de toute cette hypocrisie. D’après ma compréhension, le gouvernement doit
être au service du peuple, et ce que je vois c’est que le peuple est au service
du gouvernement.
Je pense sincèrement que les dirigeants actuels
« sentent la soupe chaude » et essaient, par tous les moyens
possibles d’endiguer le raz-de-marée qui va les engloutir bientôt. Je le sens
en moi … et ce n’est pas seulement au Québec, c’est planétaire … Le peuple en a
assez de jouer au « Monopoly », il veut jouer à « Life » … Et ça, l’élite en a très peur.
La peur que j’ai vue se trouvait dans les comportements des
policiers et non dans les comportements des jeunes. Ce que j’ai vu chez les
jeunes est fantastique : une volonté, une passion, un désir ardent de
changements, une unité sans pareille ! Ils sont un exemple à suivre et non pas
une force à matraquer. Les jeunes habiteront notre avenir et ils sont en train
de le bâtir avec les seuls moyens qu’ils ont. Je leur lève mon chapeau et je
les appuie à 100%. Je suis fière de voir que la passion qui nous animait dans
les années 60 a survécu et que, peut-être cette fois-ci, elle ne se fera pas
avoir à nouveau par l’élite qui veut nous placer dans un moule et nous empêcher
de penser. Je suis une baby-boomer et je suis fière de dire que l’establishment
ne m’a pas avalée, comme cela a été le cas, malheureusement, pour plusieurs de
mes compagnons des années 60.
Je me demande la réponse que pourrait bien donner un de ces
agents de police, ayant un ou des enfants ( il y en a sûrement qui en ont ) au
retour à la maison si son enfant lui
demande : « Papa ( ou maman ), j’ai vu un reportage à la télé …
pourquoi tu as frappé le monsieur devant toi ? » Lui répondrait-il : « Parce qu’il
m’a attaqué et je me suis défendu » ? … « Parce qu’il menaçait
quelqu’un d’autre »? … Ou lui dirait-il la vérité : « Parce que j’ai eu peur » …
« Parce que j’ai appris à suivre les ordres, si injustes ou barbares
soient-ils » ?
J'ai envoyé ceci à un des journaux de Montréal, mais je ne pense pas qu'il sera publié, c'est pourquoi je le publie ici.
Michelle
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