Il est évident que rien ne peut « prouver » l’existence de
la réincarnation, mais lorsqu’on met bout à bout des centaines de témoignages
soigneusement vérifiés, des multitudes de faits qui se corroborent, les
déclarations de très nombreuses personnalités qui ont vécu des expériences pour
le moins troublantes, les affirmations spontanées d’enfants qui « se
souviennent », ou la liste de « génies » anormalement doués qui ont
vraisemblablement rapporté leurs dons « d’ailleurs », on ne peut tout balayer
d’un seul revers de main sous le prétexte que « ce n’est pas possible » ou que
cette hypothèse ne peut être prouvée. J’ai également désiré montrer dans ces
lignes la véritable position de l’Eglise sur un sujet qui n’est pas réservé aux
seuls Orientaux comme on le prétend trop souvent.
La Conscience Une manifeste des milliards de corps
mentaux qui se présentent sous les formes d’individualités, apparemment
autonomes, ayant pour mode d’emploi la recherche du plaisir et l’évitement de
la souffrance. C’est le moteur basique qui agite les humains dans le grand
théâtre de la vie, avec comme inconvénient majeur que le simple fait d’exister
les place en situation d’entrer automatiquement en conflit avec leurs
semblables. Krishnamurti a décrit d’une façon géniale les turpitudes du
mammifère humain qui cultive ses divisions à l’aide d’opinions, d’idéologies
contradictoires, de conceptions fragmentées qui font de la planète un lieu où
les factions discordantes en arrivent à s’entretuer pour des idées. Beau, laid,
positif, négatif, bien, mal, heureux, malheureux, sujet, objet, attraction,
répulsion, plaisant, déplaisant, moi et l’autre, etc, etc… représentent les
facteurs qui donnent l’impression d’un agir personnel où chacun détient la
vérité.
LA VOIE NON-DUELLE
Si la voie dualiste propose un but à atteindre, la
voie directe est jalonnée de prises de conscience. Celles-ci permettent de
détecter que les films qui défilent dans la pensée ne sont pas autre chose
que les conditionnements, les formatages enregistrés à notre insu depuis la
plus tendre enfance. Ce recul nous amène à nous poser la question : ces
programmes sont-ils réellement nous-mêmes du fait qu’ils sont vus comme des
réactions automatiques qui se projettent vers l’extérieur en toute inconscience
? Si nous ne les saisissons pas, nous constatons que les pensées viennent d’une
vacuité pour y retourner comme elles sont venues ; c’est ce genre de constat
qui commence à nous rendre dubitatif sur le fait qu’il se pourrait que notre
identification à la pensée ne soit qu’une croyance qui ne correspond pas à une
réalité, jusqu’alors totalement occultée. Ce genre de découverte, si elle
bouleverse notre vision de nous-mêmes, est en réalité une avancée considérable
car elle pose les jalons vers la connaissance de notre nature véritable par
expérimentation et non par des lectures ou discours faits par d’autres, inclus
ceux de Krishnamurti. C’est là où la notion de voie directe intervient, car il
ne s’agit plus d’aller à la pêche aux savoirs mais d’intimement conscientiser
que nous sommes espace et temps, que ce qui s’élance à partir des sensations,
émotions, pensées, jaillit de cette vacuité silencieuse et paisible. Ainsi
s’infiltre dans le corps-esprit une forme de maturité qui remet à sa juste
place toutes les croyances, idéologies, opinions qui ne peuvent plus être
prises au sérieux après de telles découvertes ; nous commençons à nous éveiller
du rêve.
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