lundi 13 octobre 2014

Les plantes au service de la civilisation





« Notre époque est inquiétante mais nous avons une bonne raison d’espérer… grâce aux plantes.
Car à l’heure des scandales sanitaires et agroalimentaires, de la fin imminente des antibiotiques, de l’essoufflement de l’industrie pharmaceutique et du gouffre abyssal de l’assurance-maladie, les plantes, dans leur silence assourdissant, nous font des appels du pied, de grands clins d’œil et des sourires aguicheurs.
« On est là ! Coucou ! Réveillez-vous les humains ! On n’est pas rancunière. Pourtant, de mémoire antédiluvienne de plante, on n’avait jamais vu pareille espèce s’employer à massacrer ses propres ressources. En un petit siècle seulement, vous, les deux pattes, avez été sans égal pour nous déforester, nous piller, déverser sur nous les plus improbables cocktails de la pétrochimie, tenter de nous breveter ou nous disséquer tous azimuts au nom du progrès !
Mais non, on ne vous en veut pas !
La preuve, nous pouvons vous apporter sur un plateau ce dont vous avez besoin pour prévenir et traiter vos maladies de civilisation. Celles-là mêmes qui vous malmènent, vous font souffrir, vous rongent et raccourcissent vos vies déjà courtes ! Il suffit de demander ! »
Mais qu’est-ce qui permet, en 2014, de fonder de tels espoirs sur de simples végétaux ? Les médicaments high-tech seraient-ils dépassés ?

LA PLANTE MÉDICINALE, FIDÈLE AMIE DE L’HUMANITÉ DEPUIS LES ORIGINES !


Les hominidés des temps les plus reculés se soignaient par les plantes. Des traces de camomille ont été retrouvées sur des dents d’hommes de Neandertal, pourtant carnivores notoires. La camomille étant une plante amère et sans qualités nutritives, l’homme de Neandertal la consommait très probablement pour des raisons de santé. On pourrait alors considérer ces chasseurs-cueilleurs comme les tout premiers phytothérapeutes. À moins que ces traces de camomille n’aient été issues de la panse d’animaux consommée, ce qui est évoqué par certains experts et tout à fait possible.

Mais on est par contre certain des riches pharmacopées végétales attachées aux différentes civilisations depuis Sumer, les Aztèques, l’Égypte Antique, l’époque gréco-romaine, l’Âyurveda, la médecine traditionnelle chinoise, et plus près de nous par les préceptes d’Hildegarde de Bingen. 
À l’époque de nos parents et de nos grands-parents, l’usage des plantes était « par nature » incontournable et primordial.
Ainsi, jusqu’au milieu du XXe siècle, les plantes avaient encore pignon sur rue et faisaient partie de l’arsenal thérapeutique de tout bon médecin. La plante était un acteur direct incontournable des propositions de soins depuis l’origine de l’humanité.

Les choses changèrent à l’occasion des deux guerres mondiales. Un modèle industriel inédit s’est développé, avec les progrès inouïs de la chimie de synthèse, dans tous les pays occidentaux.
Pratiquement toutes les industries des armes chimiques et bactériologiques (gaz moutarde, Zyklon B, neurotoxiques) ont été reconverties après-guerre en entreprises de salubrité publique. Ce sont elles qui devinrent par la suite les géants de la pharmacie en France et en Allemagne !
Car c’est bien de l’ingénierie de l’armement que sont nés des modèles industriels de recherche, toujours en application de nos jours pour le meilleur… et pour le moins bon !
Mais c’est ainsi. « La guerre est la mère de toute chose » disait le philosophe grec Héraclite. Elle a souvent motivé des avancées scientifiques et technologiques de premier plan. L’avènement des molécules de synthèse, qui s’est fait dans la foulée des progrès incontestables dans l’hygiène, la santé et l’alimentation, en est un exemple.
Les médicaments sont les enfants prodigues et chéris de cette période de progrès technologique sans précédent… exit alors la médecine herbeuse de grand-papa !

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