« Notre époque est inquiétante mais nous avons une
bonne raison d’espérer… grâce aux plantes.
Car à
l’heure des scandales sanitaires et agroalimentaires, de la fin imminente des
antibiotiques, de l’essoufflement de l’industrie pharmaceutique et du gouffre
abyssal de l’assurance-maladie, les plantes, dans leur silence assourdissant,
nous font des appels du pied, de grands clins d’œil et des sourires aguicheurs.
« On
est là ! Coucou ! Réveillez-vous les humains ! On n’est pas rancunière.
Pourtant, de mémoire antédiluvienne de plante, on n’avait jamais vu pareille
espèce s’employer à massacrer ses propres ressources. En un petit siècle
seulement, vous, les deux pattes, avez été sans égal pour nous déforester, nous
piller, déverser sur nous les plus improbables cocktails de la pétrochimie,
tenter de nous breveter ou nous disséquer tous azimuts au nom du progrès !
Mais
non, on ne vous en veut pas !
La
preuve, nous pouvons vous apporter sur un plateau ce dont vous avez besoin pour
prévenir et traiter vos maladies de civilisation. Celles-là mêmes qui vous
malmènent, vous font souffrir, vous rongent et raccourcissent vos vies déjà
courtes ! Il suffit de demander ! »
Mais
qu’est-ce qui permet, en 2014, de fonder de tels espoirs sur de simples
végétaux ? Les médicaments high-tech seraient-ils dépassés ?
LA PLANTE
MÉDICINALE, FIDÈLE AMIE DE L’HUMANITÉ DEPUIS LES ORIGINES !
Les
hominidés des temps les plus reculés se soignaient par les plantes. Des traces
de camomille ont été retrouvées sur des dents d’hommes de Neandertal, pourtant
carnivores notoires. La camomille étant une plante amère et sans qualités
nutritives, l’homme de Neandertal la consommait très probablement pour des
raisons de santé. On pourrait alors considérer ces chasseurs-cueilleurs comme
les tout premiers phytothérapeutes. À moins que ces traces de camomille n’aient
été issues de la panse d’animaux consommée, ce qui est évoqué par certains
experts et tout à fait possible.
Mais
on est par contre certain des riches pharmacopées végétales attachées aux
différentes civilisations depuis Sumer, les Aztèques, l’Égypte Antique,
l’époque gréco-romaine, l’Âyurveda, la médecine traditionnelle chinoise, et
plus près de nous par les préceptes d’Hildegarde de Bingen.
À
l’époque de nos parents et de nos grands-parents, l’usage des plantes était «
par nature » incontournable et primordial.
Ainsi,
jusqu’au milieu du XXe siècle, les plantes avaient encore pignon sur rue et
faisaient partie de l’arsenal thérapeutique de tout bon médecin. La plante
était un acteur direct incontournable des propositions de soins depuis
l’origine de l’humanité.
Les
choses changèrent à l’occasion des deux guerres mondiales. Un modèle industriel
inédit s’est développé, avec les progrès inouïs de la chimie de synthèse, dans
tous les pays occidentaux.
Pratiquement
toutes les industries des armes chimiques et bactériologiques (gaz moutarde,
Zyklon B, neurotoxiques) ont été reconverties après-guerre en entreprises de
salubrité publique. Ce sont elles qui devinrent par la suite les géants de la
pharmacie en France et en Allemagne !
Car
c’est bien de l’ingénierie de l’armement que sont nés des modèles industriels
de recherche, toujours en application de nos jours pour le meilleur… et pour le
moins bon !
Mais
c’est ainsi. « La guerre est la mère de toute chose » disait le philosophe grec
Héraclite. Elle a souvent motivé des avancées scientifiques et technologiques
de premier plan. L’avènement des molécules de synthèse, qui s’est fait dans la
foulée des progrès incontestables dans l’hygiène, la santé et l’alimentation,
en est un exemple.
Les
médicaments sont les enfants prodigues et chéris de cette période de progrès
technologique sans précédent… exit alors la médecine herbeuse de grand-papa !
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