Les apparences sont trompeuses et en sondant un peu mon monde intérieur,
en mettant de côté toutes les croyances passées, je ressens un profond
bouleversement intérieur malgré ou grâce au calme extérieur. Comme si une vague
balayait tout sur son passage me laissant allongée sur la plage pour intégrer,
digérer l'énergie de la source.
Les symptômes physiques ne sont plus nourris par la peur, je me contente
de constater ce qui est. Je ne laisse plus le mental interpréter les choses et
le ramène à l’instant présent.
Ce n’est pas très compliqué mais ça demande de la vigilance.
Le fait d’être seule est réellement une bénédiction pour réaliser cette
mise à nue, cette introspection profonde, d’autant que la solitude n’existe
plus lorsqu’on réintègre des parts de soi délaissées antérieurement. Une belle
occasion de se découvrir sans qu’aucun facteur extérieur ne vienne troubler la
vision. L’effet miroir en toute interaction modifie la personnalité qui va se
conformer aux attentes de l’autre de façon inconsciente, par mimétisme. Dans tout
échange, il y a une transformation au niveau énergétique et si on n’est pas
conscient de sa vraie nature, on joue les caméléons sans même s’en apercevoir.
Être authentique demande avant tout de se connaitre de l’intérieur, de
se voir avec neutralité afin de reconnaitre tout ce que nous sommes en vérité.
Apprendre à distinguer les voix qui s’expriment n’a pas pour objectif de
choisir qui on veut être mais de permettre la désidentification aux personnages
divers que nous jouons selon les circonstances.
Comme ceux-ci sont créés afin d’afficher une personnalité
"correcte", répondant aux exigences sociales, ça demande une certaine
confiance en soi pour oser être vrai. Et beaucoup d'amour de soi pour ne pas
s'en vouloir lorsqu'on constate que ce qu'on affiche ou revendique le plus est
très souvent ce dont on manque. Les peurs qui se manifestent quand on ôte un
masque nous renseignent sur nos besoins. De cette façon, on retrouve les
valeurs qui nous sont propres, on découvre qui on est réellement, ce qui nous
anime vraiment.
J’ai pu voir que mon désir de vivre à deux, de tenter cette expérience,
était en partie motivé par le besoin d’être pris en charge et la peur de ne pas
s'assumer. Il y a l’adulte qui crie au et fort son besoin de liberté,
d’autonomie et l’enfant qui se sent incapable de s’assumer et va donc chercher
un père. Encore plus si notre père biologique n'a pas assumé ses
responsabilités puisque l'enfant intérieur demandera réparation.
J’accueille donc la peur d’être responsable de soi financièrement et
j’explique à l’enfant intérieur que c’est à l’adulte d’assumer cela.
Redistribuer les rôles est essentiel. Même si je n’ai aucune idée de la façon
dont vont se dérouler les choses, comment je vais pouvoir y arriver, le fait de
décider consciemment de le devenir en commençant par gérer les émotions qui se
présentent, et en libérant l’enfant intérieur de ses fausses croyances,
amplifie la confiance en soi et en la vie.
Reconnaitre un personnage intérieur créé par une croyance passée et
libérer la charge énergétique associée permet d’ajuster le mental. Le fait de
libérer l’enfant intérieur d’une charge qui ne lui appartient pas lui permet de
s’exprimer dans sa pureté originelle.
Être authentique, être soi est impossible tant qu’on ne se connait pas
intimement. Encore une fois, il ne s’agit pas de s’identifier à la meilleure
version de soi mais de déceler les mécanismes induits par la peur, de libérer
l’énergie qui a créé le personnage ce qui le désactive.
Le seul fait de l’identifier, de le reconnaitre permet de s’en dissocier
puisqu’on peut l’observer. Il ne vient plus en avant une fois la charge
émotionnelle libérée, il devient un attribut, une qualité.
Le fait d’intégrer, c'est-à-dire de prendre conscience de ce qu’il est
en réalité ; une création personnelle élaborée sur une fausse croyance,
responsabilise et permet de constater notre capacité à créer. On découvre son
potentiel divin et comme on comprend qu’on créé en permanence, on se libère de
l’impuissance et du rôle de victime.
On peut alors libérer l’énergie bloquée et voir que ce rôle porte des
qualités qui émergent de l’acceptation et de la gestion émotionnelle.
L’empathie, la capacité à communier, l’abandon du jugement, l’élan à
donner, le désir de partager, le besoin d’équité…en sont les fruits.
Le seul fait de ne plus rejeter quoi que ce soit, guérit l’enfant
intérieur puisque cette blessure est enfin reconnue et acceptée. L’énergie
absorbée par l’amour inconditionnel est recyclée, redirigée en conscience.
Si dans l’enfance, j’ai souffert d’un manque d’amour et qu’aujourd’hui,
je continue de rejeter des aspects de ma personnalité, j’amplifie la souffrance
par le déni.
Je reproduis le même schéma, je nourris la blessure en refusant de la
voir.
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