vendredi 5 octobre 2012

QUI A LE POUVOIR SUR MA VIE ?

Frank HATEM
par Frank HATEM, Dr en Ontologie (Montréal), écrivain, enseignant de Métaphysique.

Le grand jeu psychologique porte divers noms. Sentiment de solitude, sentiment d’abandon, sentiment de peurs et de manques, sentiment d’être menacé ou d’être coupable etc. Ce jeu est une réalité métaphysique universelle, tout le monde y est sujet, et tout le monde estime avoir de bonnes raisons passées de souffrir dans tel ou tel aspect. Le but étant de ne plus en souffrir, il va être urgent de comprendre que les raisons passées sont passées, et qu’il ne reste que les raisons présentes. Si elles sont présentes, elles peuvent être maîtrisées, et donc le pouvoir de ne plus subir est à portée d’âme.

Seulement il va falloir déjà reconnaître que l’alternative est claire : ou bien je suis la victime, ce qui est confortable, ou bien je suis le responsable. Il n’y a pas d’autres rôles. Si je ne veux plus être victime, il va bien falloir à un moment ou un autre me reconnaître responsable, et cela, l’ego n’aime pas du tout. Il préfère être pris en charge, même au prix de l’esclavage, afin de ne pas se sentir seul. Le responsable est seul. Ou alors c’est qu’il refuse sa responsabilité.

On attribue tous en général ce qu’on vit à des causes passées. En vérité il n’y a pas de causes passées, ce ne sont que les prétextes mémoriels pour valider et activer une réalité présente. Qui peut prétendre que sa mémoire n’est pas présente ? Qui peut prétendre qu’il a un passé ? J’ai une mémoire c’est certain. Un passé cela n’a aucune espèce de réalité présente. Y a-t-il une autre réalité que présente ? Dans le présent j’ai une mémoire, qui me fait dire que j’ai un passé, mais cette mémoire est exclusivement présente. Il n’y a aucune mémoire passée.

Si elle est présente, moi aussi. On est donc à égalité. J’ai même une supériorité certaine sur cette mémoire : elle est EN MOI. Elle fait partie de moi. Elle me constitue en partie (car je ne suis pas que cette mémoire). Donc je vais bien au-delà de cette mémoire, elle est un élément parmi d’autres à l’intérieur de moi.

Si j’étais contenu dans cette mémoire, je pourrais dire que je dépends d’elle. Je n’aurais pas PRISE sur ce qui me dépasse. Mais c’est l’inverse. C’est cette mémoire qui est contenue dans moi. J’ai donc prise sur elle, et il s’agit donc d’un outil comme un autre que je peux utiliser pour ceci ou pour cela. A moi de savoir quelle est mon INTENTION du moment, qui va faire que je donne à cette mémoire telle ou telle importance, tel ou tel pouvoir. Cette intention est souvent inconsciente, mais il faut qu’elle cesse de l’être si je veux la maîtriser. En tout cas, seule une intention est susceptible de donner ou de ne pas donner tel ou tel pouvoir ou influence à tel ou tel outil que j’ai en moi. Le vrai pouvoir, en fait c’est MAINTENANT. Reprendre son pouvoir, c’est le retirer au passé.

Il y a des douleurs comme des plaisirs auxquels je suis attachés, et comme mon intention est souvent de reproduire le plaisir, ou de maintenir une identité personnelle que je crois liée à des événements ou des souvenirs, je tiens à ce que ces douleurs et plaisirs se perpétuent, restent actifs, ou se reproduisent.

L’intention derrière est parfaitement claire. C’est la perpétuation de l’ego en l’état. Identification naturelle à quelque chose qu’on n’a envie ni de perdre ni de changer. Repères qui sont les racines du jugement en bien ou en mal dans toute ma vie.

On est toujours subordonné à ce besoin d’identification, il est important d’en avoir conscience. Car il génère un tas de conséquences dans notre vie psychologique. Il ne suffit pas de débusquer tel ou tel fait passé, tel ou tel traumatisme ou vécu particulier, il faut débusquer l’intention égotique qui a besoin que ces identifications perdurent. S’il n’y a pas un vrai désir de guérir, donc de changer d’ego, il n’y a pas de guérison, quels que soient les remèdes.

Le besoin d’identification à un ego, le besoin d’avoir une mémoire, le processus de causalité, cela c’est de la Métaphysique, pas de la Psychologie.

De même que mes mémoires sont incluses dans mon ego et le constituent, mon ego est inclus dans ma (la, car c’est la même pour tout le monde) réalité métaphysique et la constitue. Il est donc évident que c’est la Métaphysique qui va gagner par rapport à tout travail psychologique. Et si utile que soit le travail sur les mémoires, les vies passées etc. (mais à peine aura-t-on mis en évidence une prétendue cause existentielle de telle ou telle attitude que le besoin métaphysique le remplacera par une autre ou le renverra à des causes encore plus anciennes), indispensable même pour « humaniser », « concrétiser » des processus abstraits, tôt ou tard on aura besoin du fil conducteur de tout cela, du SENS : à quoi tout ce théâtre du vécu où un scène chasse l’autre pour raconter la même histoire, sert-il ? Quand je m’aperçois que je suis le metteur en scène avant que d’être l’acteur d’un jeu inconnu, je deviens un bon acteur car le jeu est alors connu. Mais je continue d’être un acteur, sauf que je ne souffre plus ni du passé, ni du futur. Je cesse de subir en victime, je suis le Créateur ayant enfin pouvoir sur le destin de sa créature.

On comprend donc que tout ce jeu psychologique de chat et de souris avec nos mémoires a un objectif essentiel : nous obliger à nous identifier non plus à l’ego mais à notre réalité métaphysique universelle et non-personnelle : le Soi ultime. Qui, lui, est le dépositaire de tous ces registres métaphysiques, les causes profondes qui engendrent nos destins dans tous ses détails à des fins non personnelles. Et ces fins sont sans fin. Et donc les problèmes psychologiques le seront aussi tant qu’il n’y aura pas identification au Soi, à l’Absolu en soi. Et donc seule l’illumination est salvatrice. C’est tout ou rien. Ou bien je deviens l’Etre, le créateur de tous mes destins, ou bien j’en reste la victime. Et en tant que victime volontaire (car cela est un désir de l’ego, même si c’est inconscient), je trouverai toujours une mémoire plus ancienne qui justifiera de ranimer telle ou telle habitude psychologique.

Ce n’est pas une surprise pour ceux qui sont habitués à l’Ontologie (science de l’Etre, ou psychologie valable pour tout le monde, universelle. J’appelle ma méthode la « Psychologie Holistique »). En effet, on sait bien que la psychologie est un prétexte à l’évolution spirituelle, que tout problème est une bénédiction pour avancer vers la vérité de soi, que tout problème n’est qu’une chimère qu’on agite et re-agite jusqu’à ce qu’on soit poussé à faire le travail spirituel nécessaire pour se placer au-dessus : au niveau du Soi, non de l’ego. Tant que l’ego veut guérir l’ego, il perd un peu son temps.

Le travail spirituel, pour résumer, consiste à faire l’unité entre ce qu’on croyait être soi et tout le reste (l’univers, les autres, le passé etc.). Il ne se décrète pas, comme ne se décrète pas l’amour (synonyme de « faire l’unité »). Aimer son prochain ou aimer son passé n’est pas le résultat d’une décision. Cela est le résultat soit d’expériences successives innombrables forcément douloureuses (sinon on n’aurait aucune motivation pour changer), ou bien c’est le résultat de la compréhension métaphysique de cette unité : « je suis cela, je suis le Tout » comme disent les praticiens du « Jnâna Yoga ». Il n’y a pas de troisième voie.

La Métaphysique est la « voie sèche » de l’Alchimie. Le vécu est la « voie humide ». Cette dernière prend plus de temps, elle est automatique (si on ne fait rien, c’est cela qui se fait, le programme par défaut), et donc c’est la voie habituelle pour la majorité des gens. La compréhension au contraire est un travail extrêmement difficile, il consiste à réformer le mental pour qu’il cesse d’avoir peur de changer en s’habituant à des vérités qu’il reconnaît désormais rationnellement, lorsqu’il devient évident que ces vérités ne le remettent pas en cause. Ni en tant qu’ego ni même en tant que forme que prend l’ego à tel ou tel moment. Le Soi a besoin de l’ego. L’ego est un petit enfant qui a peur de l’ogre « Soi » qui le remet en cause jusqu’à ce que devienne évident le fait que sans l’ego il n’y a pas de Soi possible. Sans créature, pas de créateur. L’homme a repris en main son pouvoir divin. Alors je deviens l’ogre, le plus gentil des ogres. Qui y frotte son ego s’y pique, néanmoins. Mais on aime ça, au fond.

Ce travail métaphysique, s’il est difficile, n’est pas, lui, douloureux. Au contraire, il va de joies en joies, d’illuminations en illuminations. Mais que l’enseignement se fasse par la sagesse ou qu’il se fasse par la souffrance, évidemment au bout du compte, l’ego devient souple puisque peu importent ses formes et ses limites, il y en aura toujours. Cette sérénité permet de se détacher de telle ou telle mémoire, de telle ou telle habitude, de tel ou tel sentiment récurrent qui nous empoisonnait la vie quand on croyait qu’on n’était plus rien sans lui.

Un ego souple est un ego fort. Un ego faible, crispé sur ses limites qu’il veut perpétuelles, n’est jamais souple.

La libération psychologique ne consiste pas à ne plus avoir de mémoires, c’est impossible, et toutes sont plus ou moins douloureuses. Elle consiste à jouer avec. A les aimer. A s’en reconnaître créateur. A changer d’illusion ad libitum sans pour autant avoir peur de sombrer dans le néant. On n’y sombrera jamais. On est simplement condamné, par la voie sèche ou par la voie humide, à libérer son ego de toute peur, chaque jour de plus en plus.

La Lumière n’est pas sa source, par ailleurs inaccessible. Elle est là où on la reçoit et où il fait jour.

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http://www.hatem.com/CC.htm


Source: LaPresseGalactique.com

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