La
honte traduit le sentiment pénible de son infériorité, de son indignité ou de
son humiliation devant autrui, de son abaissement dans l’opinion des autres.
Elle comporte le sentiment de déshonneur et de culpabilité qui résulte d’une
faute commise. Elle n’est pas tellement liée à la conscience d’avoir mal
agi, comme dans la culpabilité, mais dans un sentiment d’être indigne en regard
d’un autre être, ce qui remet en question son droit à l’existence ou son droit
d’occuper telle position. Car, alors que la culpabilité peut se vivre
même dans la solitude ou l’isolement, la honte exige la présence d’un autre
être intelligent, capable d’exprimer un jugement, qui peut être une personne
humaine ou le regard de la mère qui accompagne depuis sa tendre enfance et qui
se voile derrière tout autre membre de sa communauté ou de la société.
C’est pourquoi on l’appelle parfois la culpabilité sociale.
En
effet, si la honte se vit dans un moment d’isolement, c’est que par,
procuration, l’œil de sa conscience, en tant que juge de ses actes, a pris, par
procuration, la même consistance que détiendrait un réel témoin. Ou c’est
la mère qui, par attachement au passé et par manque d’adaptation au présent du
sujet, s’exprime encore inconsciemment, comme si elle était toujours
présente. Le sujet gère mal ses émotions parce qu’il n’a pas appris à le
faire et qu’il accorde une grande importance au regard d’autrui. De ce
fait, la honte est d’autant plus intense que le témoin est significatif pour le
fauteur ou le gaffeur. Et le motif de la honte varie selon les cultures
conformément à ce qui est communément admis come bien ou mal. La honte
résulte du fait qu’un être a été placé dans un état de vulnérabilité,
d’infériorité ou d’insécurité : il redoute l’humiliation, la réprobation,
la condamnation, une sanction violente, le rejet, l’exclusion. Il redoute
de se retrouver dans la nécessité de devoir renier une partie de lui-même, ce qui
lui serait imposé par une personne significative, une autorité, un membre de
son groupe d’appartenance, la société à laquelle il appartient elle-même.
Elle signale ce que le sujet ressent comme la limite à éviter de dépasser selon
ce qui est socialement ou moralement admis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire