Ce n’est qu’un début, une première étape. Malgré son
caractère unique et bouleversant, un nouvel horizon reste à découvrir après
cette expérience merveilleuse et rare.
Il y a tant à dire sur l’Illumination et tant de choses ont
déjà été dites. Pour moi cette expérience a été une mort, mais surtout une
renaissance: le jeune homme, le fils, simple prolongement de ses parents,
n’était plus, le citoyen modèle disparut lui aussi à jamais pour laisser place
à un nouvel être en devenir, une énigme non référencée.
Faire l’expérience du Tout, de la transcendance est un
début, la porte d’entrée vers une nouvelle incarnation plus réelle, plus
pertinente, fondamentalement transformatrice, en accord avec la Conscience universelle.
J’appelle cela la “mutation en continu”: notre énergie personnelle subtile
s’active, nous livre constamment ces merveilleuses intentions et oriente à
chaque pas notre quotidien.
Après l’Eveil, on n’est plus jamais seul.
Je vous livre ici mon expérience, un extrait de
“L’Eveilleur, le tonnerre”, livre que je j’ai coécrit avec Iori en 2008. Cela
se passait fin des années 80…
Ganji
“Entre bouddhistes, nous avions coutume de nous encourager en
nous réunissant pour la pratique matinale. J’étais à l’époque étudiant aux Arts
Appliqués de Paris mais mon nouvel emploi du temps ne me faisait pas peur.
Déterminé, je ne laissais pas ma volonté plier devant mon
réveil, qui s’enclenchait pourtant chaque jour trop tôt. Dés six heures et
demie, je m’arrachais péniblement de mon lit chaud, parcourais la ville à pied
et m’efforçais de me concentrer durant une heure et demie sur quelques lignes
de calligraphie, inscrites sur un parchemin étrange.
Vint enfin le matin où mon enthousiasme, ma curiosité et mon
absolue détermination furent couronnés par la manifestation du Sublime.
Au bout d’une heure de méditation, une soudaine et furieuse
énergie lumineuse jaillit de mon bas ventre, traversa ma poitrine en bousculant
complètement au passage mes viscères, pour atteindre sa cible : le sommet de
mon crâne. En cet instant, je fus littéralement ébloui.
Mon égo s’évanouit et je me fondis dans le Grand Tout. Un
silence intérieur chaud et épais remplaça l’éternel petit moi égocentrique,
anxieux et bavard. Je ne faisais plus qu’un avec l’univers, je goûtais à
l’infini et un sentiment bienheureux m’enveloppait. Oui, l’infini existait, ce
n’étais plus une simple théorie. Toute beauté avait pris corps en moi.
Le « doute », trait caractéristique du mental, avait totalement
disparu. Il n’avait plus lieu d’être. Tout était dit, le Tout se présentait à
moi. J’étais cela et rien d’autre, j’étais la substance même de l’univers. Je
ne me noyais pas car j’appris à nager dans le Sublime en une fraction de
seconde.
Tout questionnement ou pensée inquiétante s’étaient volatilisés,
je respirais l’Infini et l’Eternel. Bien entendu, cette expérience marquerait
ma vie à jamais et bouleverserait en profondeur mes attitudes et choix à venir.
Au sortir de cette fabuleuse expérience, c’est en vain que je me
suis évertué à faire comprendre à mes compagnons de pratique ce qui m’était
arrivé. Je perdais mon temps en d’inutiles descriptions, j’essayais tant bien
que mal de prouver qu’un monde d’une incommensurable beauté existait bel et
bien en nous et non en dehors.
Tout ce qui s’était écrit dans les livres auparavant par les
grands éveillés de ce monde n’était pas de la simple théorie : nous étions
réellement tous potentiellement des Bouddhas !
A mon grand regret, personne ne se sentit concerné, pas même les
autres pratiquants bouddhistes. Ne parlons pas de mes amis ou de mes parents…
Je ne rencontrais qu’indifférence ou mépris. Aux yeux de mon entourage, j’étais
un divagateur, un imbécile-heureux qui perdait son temps, un mythomane qui se
prenait pour le Christ ou la réincarnation de Bouddha.
J’enrageais de voir combien les gens se satisfaisaient d’une vie
limitée, nourrie d’ignorance et de médiocrité. Certains devaient me trouver
bien présomptueux et arrogant. Pour eux les vérités couchées sur papier ou dictées
par les médias étaient bien plus réelles et convaincantes.
Ce respect aveugle pour les autorités « homologuées », acceptées
par le plus grand nombre et reconnues d’intérêt public, me révulsait.
Lire la suite ici : http://arcturius.org/leveil-un-premier-pas-vers-la-source/
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