La force de l’Esprit, par exemple, est parfois exploitée pour élaborer des plans maléfiques : les recherches nucléaires, la science matérialiste en général qui nie la dimension spirituelle des êtres, ne les considérant qu’en tant que corps de matière évoluant dans un Univers hasardeux. Toutes les dérives intellectualistes déconnectées du cœur sont des usages détournés de la force créatrice de la pensée. En effet, les « fonctions créatrices » auxquelles font référence les écritures bibliques sont bel et bien les forces de la pensée, dont les premiers pouvoirs sont la capacité de conception et de création. La procréation obéit à des lois analogues pour engendrer des corps formels, mais là n’est pas la déviance suprême de l’humanité. Son « péché » est avant tout dans l’usage pervers qu’elle fait de son mental, détournant son esprit de la contemplation de Dieu, l’appliquant exclusivement à la matière, et à la satisfaction égocentrique, souvent à l’encontre de la vie. La pensée nous a été donnée pour nous relier au divin, non pour l’exploiter à des fins égotiques. Le mental est un feu ravageur s’il n’est pas équilibré par le cœur au service d’une action juste.
La force du cœur est celle de l’amour. Nous parlons ici d’amour divin, à ne pas confondre avec la sentimentalité humaine. L’amour pour les dieux a été détourné en sentimentalité, en attachement à des formes périssables, en vampirisme affectif. L’amour peut soulever des montagnes, la sagesse populaire le sait bien. Une mère dont l’enfant est en détresse puise en elle des ressources insoupçonnées. Mais cette force éminemment puissante, si elle est sollicitée pour des buts égocentriques, peut entraîner crimes et passions. L’amour humain est versatile, il entraîne, avec ses joies et ses plaisirs fugaces, un versant antagoniste de souffrance et de trahison. L’amour qui n’est pas orienté par une compréhension juste est un gouffre de déperdition d’énergie. L’amour désintéressé, sans être naïf, voilà la véritable propulsion du cœur. Mais sa pratique est très difficile.
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