mardi 11 novembre 2014

Oser être soi, entièrement





J’ai une belle pêche ce matin ! C’est la conséquence directe de l’affirmation de soi, de ses vrais besoins. Les fruits de l’amour vrai de soi, qui vivifie toutes les dimensions de l’être. Nous portons tous des blessures mais aussi le moyen de les guérir. Nous disposons de plusieurs outils internes et externes pour ce faire, dans la relation à soi et aux autres. 
Dans l’interaction, nous pouvons affirmer ce que nous sommes et en utilisant la technique du miroir, reconnaitre nos vrais besoins afin de les exprimer sans complexes.

Bien que le principe soit relativement simple, nous nous heurtons souvent à la difficulté de faire la part des choses. Le souci de justice, d’équité, fait trop souvent pencher la balance en faveur de l’autre, nous avons tendance lorsque nous connaissons la réalité de l’humain divin et entreprenons un travail de développement personnel, à nous positionner en modèle.
Comme nous recherchons à nous améliorer, nous nous fixons un modèle qui devient notre jauge. Or, ça n’est pas du tout de cette façon qu’on peut évoluer, on continue de se juger au travers de ce que l’autre nous renvoie alors que le reflet est censé nous amener à nous aimer davantage en reconnaissant et en osant affirmer nos besoins.


Chacun a des valeurs spécifiques et en tant qu’être unique, individualisé, nous sommes ici pour manifester notre réalité, l’amour et la lumière que nous sommes, ici et maintenant. 
Déjà là, il est bon de comprendre que ceci ne veut pas dire de se former un idéal, un objectif à atteindre mais au contraire d’exprimer au jour le jour, dans l’instant, notre conception de la vie, nos valeurs, celles qui forment nos besoins. 

On croit à tort que le fait de savoir un peu plus que les autres à propos de l’être véritable, nous oblige à être responsable des relations que nous vivons. On croit que parce que nous avons acquis une certaine sagesse, nous ne devrions pas être impulsif, que nous devons gérer nos émotions dans notre coin et ne pas faire de vagues.

Mais c’est à mon avis, une première erreur qui fausse notre comportement, celle de l’autre et freine notre spontanéité. Or il ne s’agit pas d’être parfait ou de paraitre ainsi mais d’être parfaitement soi-même, authentique, spontané quitte à être impulsif. 

L’effet miroir marche dans les deux sens et l’autre est donc "à égalité" dans ce jeu de miroir. Il dispose aussi d’un cœur, d’un cerveau et comme l’intelligence divine s’exprime à travers le cœur, il n’est pas du tout nécessaire d’avoir développé les capacités intellectuelles pour ce faire. Il s’agit plutôt d’agir à partir du cœur, sans accuser, sans juger. 
Nous sommes responsables de notre monde intérieur et de nos propres besoins.
Les autres sont « grands », disposent de la sagesse intérieure et sont libres de leurs choix. 

La première erreur et de croire qu’on est plus apte à résoudre les conflits que l’autre mais trop souvent, on choisit de céder, de s’écraser pour montrer qu’on assume, qu’on est sage, qu’on maitrise…
Quand j’étais gamine et que ma sœur venait me gonfler, j’allais me plaindre auprès de ma mère qui me disait à chaque fois: "c’est le plus intelligent qui cède". Alors je cédais en pensant que je faisais bien puisque ma mère me le disait. Autant pour lui plaire que parce que ça correspond aussi à ma personnalité. 
Avec beaucoup de recul, environ quarante ans, je comprends mieux les peurs et les croyances de ma mère puisque j’en partage bon nombre avec elle et en replaçant ses paroles dans leur contexte, je peux voir qu’elle jouait le sauveur avec toute la pression que ça suppose. 
Cette observation me montre une fois de plus que nous agissons avec l’extérieur comme nous le faisons avec nous-même. Et qu’au lieu d’affirmer nos vrais besoins, nous exprimons nos manques et exigeons de ce fait, un comportent spécifique de la part de l’autre.
Dans le jeu de miroir, la difficulté est de déterminer ce qui nous appartient et ce qui appartient à l’autre. Ce qui nous appartient, c’est notre ressenti, la façon dont nous gérons ce que nous vivons en dedans, notre capacité à revenir au cœur, mais surtout la reconnaissance de nos vrais besoins et notre fidélité à nos propres valeurs.

Si l’autre me fait réagir, il est clair qu’il a mis le doigt sur une blessure. Je vais donc calmer le trouble intérieur, revenir au cœur de façon à dire ce que je pense, sans accuser l'autre. Même si c’est de l’ordre de la réaction, ça n’en demeure pas moins une réalité pour moi et m’en priver, c’est renoncer à être vrai. L’autre dispose aussi de filtres, de stratégies, de moyens d’intégrer…mais c’est son problème, ça ne me concerne pas.

Et en tant qu’humain nous disposons d’un magnifique outil, de part et d’autre : le dialogue ! Parfois, il faut hausser le ton pour se faire entendre et prendre le risque d’une engueulade. Il ne faut pas confondre la peur de s’affirmer et donc d’être désavoué, avec un genre de fausse sagesse qui consiste à taire son ressenti.

Je pense que l’empathie vient en partie de cette tendance à croire que nous devrions être plus mature que l’autre et pour cette raison nous lui accordons beaucoup de circonstances atténuantes. Mais est-ce vraiment juste ? La maturité n’implique pas d’être responsable des autres. Il s’agit de s’assumer en totalité, donc de se faire passer en priorité. 
Toute cette empathie résulte du besoin inassouvi de l’enfant intérieur et constitue un appel de sa part mais il ne demande pas à ce que nous soyons juste envers l’autre mais avant tout envers lui (notre enfant intérieur), nous-même.

 

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