« Harmoniser
le conscient et l’inconscient afin que les deux instances ne tirent plus à hue
et à dia », reprend la psychanalyste. Aujourd’hui, nombreuses sont les méthodes
qui permettent d’accéder à un champ de conscience élargie. Nous vous proposons
d’en découvrir quatre : la respiration holotropique, l’hypnose ériksonnienne,
le dessin projectif et le rêve éveillé libre.
La respiration holotropique - Faire l’expérience de la transe
Qu’est-ce que c’est ? Par l’effet combiné d’une hyperventilation et de
musiques évocatrices, la respiration holotropique s’apparente à une forme de
transe. La technique a été mise au point dans les années 1970 par Stanislav
Grof, psychiatre américain d’origine tchèque, comme alternative aux thérapies
dites « psychédéliques » (sous drogues).
Comment ça marche ? En groupe, allongé dans la pénombre, le patient est
invité à respirer rapidement et profondément, accompagné par une musique forte
et enveloppante, ce qui induit un état modifié de conscience. «
L’hyperventilation provoque un état de conscience élargie, permettant de passer
la main à notre guérisseur intérieur et d’explorer les différents royaumes de
l’inconscient », explique Bernadette Blin, psychologue et psychothérapeute. Il
s’agit de l’inconscient individuel ou biographique (ce qui nous est arrivé
depuis notre petite enfance), du périnatal (de la conception à la naissance),
et du transpersonnel, qui comprend le transgénérationnel, le mythique, le
spirituel…
La
respiration holotropique (du grec holos, « le tout », et trepein, « aller vers
»), se situe à la croisée du chamanisme et des mystiques orientales. Elle
permettrait d’expérimenter une « autre réalité » : voyage dans des vies
antérieures, retour à la vie foetale, identification à un animal totem…
Cathartique, libérant souvent de manière spectaculaire des émotions archaïques,
le processus peut durer jusqu’à trois heures, chacun étant accompagné par un
autre participant et sous la surveillance des thérapeutes. Revenu à la réalité,
le patient traduit et intègre son expérience en dessinant un mandala et en le
partageant avec le reste du groupe.
L’hypnose ériksonienne - Modifier son niveau de conscience
Qu’est-ce que c’est ? Développée par le psychiatre et psychologue américain
Milton H. Erickson à partir des années 1920, l’état d’hypnose est une modification de la conscience opérée pour permettre la rencontre du conscient et de
l’inconscient.
Comment ça marche ? Le patient commence par définir avec le thérapeute
les changements à obtenir. « S’il travaille, par exemple, sur sa confiance en
lui, dans quelle situation voudrait-il se sentir plus à l’aise ? Que
ressentirait-il ? » demande Kévin Finel, hypnothérapeute. Après une préparation
mentale (« phase de préinduction »), vient l’« induction » pendant laquelle le
patient fixe son attention sur une partie de son corps, en visualisant son
angoisse, en s’observant de l’extérieur… Il apprend ainsi à entrer en état
d’hypnose, à voir qu’il peut en sortir, refuser certaines propositions du
thérapeute ou y aller plus profondément. Rassuré de ne pas perdre le contrôle,
le conscient, toujours vigilant, laisse ainsi plus de place à l’inconscient,
accepte de dialoguer avec lui et d’entendre ses réponses. Pour l’accompagner,
le thérapeute établit un code avec celui-ci : lever un doigt signifie, par
exemple, « oui », le baisser « non ». Plusieurs techniques sont ensuite
possibles : un travail sur la créativité, une régression, des suggestions
directes (« votre douleur s’atténue ») ou indirectes en utilisant des
métaphores dans lesquelles l’inconscient se reconnaît… « En revenant juste
après un traumatisme, par exemple, on peut l’interpréter différemment, en faire
une force ou décider de s’en libérer », reprend Kévin Finel. À la fin du
processus, le patient se réveille à son rythme, puis commente la séance avec le
praticien.
Le dessin projectif - Laisser sa main tracer des symboles
Qu’est-ce que c’est ? Une projection symbolique de soi-même sur une
feuille, inspirée de l’utilisation, par Carl Gustav Jung, des mandalas pour
représenter le soi. En silence, on se laisse aller à faire des traits, des
tâches, des arabesques, sans chercher le beau ni le figuratif.
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