vendredi 21 mars 2014

L’ÊTRE HUMAIN : UN ÊTRE PARTAGÉ ENTRE L’HUMANITÉ ET L’INHUMANITÉ…



La Comédie humaine se poursuit jusque dans les plus grands drames.  Au cours des derniers mois, on a pu le constater au moins à deux reprises, au Québec : d’abord lors du déraillement et de l’explosion d’un train en plein centre-ville de Lac-Mégantic et, ensuite, lors de l’incendie d’un centre d’hébergement pour personnes âgées, à l’Île Verte.  Ainsi, pendant que des êtres dévoués et compatissants  se démenaient, dans la simplicité et l’anonymat, pour soulager les misères des sinistrés de ces deux localités, on voyait d’autres citoyens, bouffis d’ego et de prétention, courir les caméras des journalistes, nombreux dans la ville, pour assurer la couverture de cet événement sans précédent, afin de s’exhiber, se faire voir, certains osant s’emparer des micros pour faire valoir leurs droits présumés à la vindicte, les medias cédant au jeu pour amplifier un certain pathos.  Une telle manière d’agir est assez coutumière dans les milieux politiques, policiers et  artistiques, des gens qui, par amour du pouvoir ou en quête d’amour, aiment faire étalage de leur puissance et de leurs exploits, de sorte qu’elle n’étonne plus.  Mais, de la part de citoyens ordinaires, à part chez les jeunes, on éprouve toujours un petit pincement quelque part lorsqu’on constate un manque de modestie ou de discrétion.

Il ne s’agit pas d’un reproche particulier aux gens de ces petites municipalités, il se produit toujours le même phénomène dès que les stations de télévision couvent pour quelques jours un événement public d’envergure.  Même que cela se produit assez régulièrement dès qu’un journaliste couvre un événement à l’extérieur des studios.   Du reste, dans le cas particulier qui nous occupe, il n’y a pas que les gens du lieu qui se sont prêtés à ce petit jeu du paon puisque des vacanciers, temporairement déguisés en touristes, apparemment émus, ont afflué sur place pour partager, à l’écran, leur sympathie et faire l’étalage de leur générosité.  Un être qui se complaît dans sa générosité, au point de la nommer de lui-même et de la décrire, ne provient jamais de bien profond, d’où elle sert difficilement sa fin d’exprimer une véritable solidarité humaine.

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