Publié par Pascale Arcan le 10 déc, 2013 sous CHRONIQUES, ÊTRE SOI OU NE PAS ÊTRE, MANCHETTES, Pascale Arcan |
Alors que je patientais, durant la révision de ma voiture, je me
décidai d’aller faire un tour en ville. Une petite ville tranquille, aux
trottoirs bien plus remplis d’automobiles stationnées que de passants.
Je ne sais pas pourquoi l’envie me prit de rentrer dans le cimetière,
qui devait, autrefois, se situer bien en dehors de la civilisation.
Alors que je me promenais dans le calme des allées, j’ai vu arriver
un papy très âgé, portant un pot de fleurs en plastique vert, rempli de
pensées épanouies. Il s’est arrêté devant une tombe et s’est mis à
parler : « J’espère qu’elles vont te plaire », disait-il à voix haute.
« J’ai pensé que cela te ferait plaisir », a-t-il ajouté.
Mon cœur a bondi devant tant de tendresse, tant de douceur, d’Amour,
oserai-je dire. Et cela m’a ramené à la vie, si fragile, si instable, si
utopique, si béante lorsqu’elle ape ceux qui s’y amusaient encore, il y
a peu.
Sans doute que ce papy est retourné chez lui, dans sa maison vide,
devenue si grande qu’elle est un fardeau de plus à assumer tout seul.
J’ai de nouveau réalisé combien nous sommes fragiles devant les
épreuves/expériences, et surtout combien la vie ne tient qu’à ce fil, si
ténu et instable, si incertain et capricieux.
Mon cœur était encore empreint de cette rencontre fortuite, que
j’imaginais ce qu’était sa vie, faite de longs silences, de gestes
maintes fois répétés, mais dans la solitude et peut-être l’attente de
son propre départ.
Et dire que nous ne pensons même pas à toutes ces expériences qui se
jouent et s’entremêlent, bien loin de notre propre vie ! Elles ne
défrayent pas la chronique, ne passent pas aux journaux télévisés, ne
font pas la une des médias, et pourtant. Ne sont-elles pas ces
circonstances qui facettent notre propre destinée ? N’est-ce pas ceci le
plus important, qui marquera à jamais notre future existence ? Comme
l’arrivée d’un nouveau né, ou l’envol d’un être que l’on a aimé presque
toute une vie.
Toujours dans mes pensées, j’ai repris la route du retour, et comme
un fait exprès, je suis passée devant une autre scène de la vie.
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