Non seulement nous mourons, mais nous le savons. Nous sommes
les seuls, ici-bas, à savoir que nous mourrons un jour, que tout est condamné,
que rien n’y échappera. Si nous ne nous en doutions pas, quelle importance ?
Tout mourrait autour de nous, et nous nous acheminerions
inconsciemment vers notre fin. Mais la Mort n’existerait pas. Et nous non plus,
puisque, pour exister en tant qu’êtres pensants, il nous a fallu découvrir son
existence. Elle n’aurait pas la réalité qu’elle a maintenant pour nous et qui
est précisément ce qui nous distingue des autres créatures terrestres. Car,
encore une fois, ce qui fait que nous sommes des hommes, c’est que nous
percevons la Mort. C’est que nous en avons le sens que nous en avons et dont le
dépassement ferait de nous des surhommes.
C’est donc ce sens qu’il nous faut, par quelque
moyen, dépasser. Et nulle œuvre ne nous est plus urgente, à laquelle, en
vérité, nous sommes attelés depuis le commencement. À peine avons-nous
enregistré le phénomène de la Mort qui, jusque-là, ne dérangeait aucun être
terrestre et pourtant les détruisait tous, à peine en avons-nous mesuré
l’inéluctable que nous avons tout fait pour nous en évader.
Et c’est là notre grandeur. En notre reconnaissance et
notre refus de la Mort, se trouvent les insignes de notre royauté, qui sont
aussi les stigmates de notre malédiction.
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