lundi 9 mars 2015

La maladie, un cadeau de la vie ?



Porté à votre conscience par Arcturius,
le 8 mars 2015

Amour-et-Maladie-300x169 

Par Sofia Stril-Rever

Pareils au prince Siddhartha, avant qu’il n’entre sur la voie du renoncement pour devenir l’Eveillé, un grand nombre d’entre nous vit, le temps d’un songe, dans un palais des illusions. Ses murs ne sont pas solides comme ceux que le père de Siddhartha fit ériger autrefois, en Inde, pour protéger son fils de la souffrance. Au début du XXI° siècle, ce sont les murs immatériels de l’amour de soi, poussé parfois jusqu’au fantasme d’un corps durablement jeune, lisse et siliconé, nourri de DHL. Retranchés derrière cette obsession de jeunesse, forme et santé, nous ne voyons pas à quel point sont fragiles les remparts de cet attachement à nous-mêmes – nous ne le découvrons qu’a posteriori, une fois qu’ils se sont effondrés. Cela se produit bien souvent avec l’annonce d’une maladie grave, pour nous-mêmes ou un proche.

Nous sommes alors, de nouveau pareils à Siddhartha, sortant du palais des illusions, lorsqu’il rencontra la maladie, la vieillesse et la mort. Sans préparation, nous découvrons la réalité de la souffrance en tombant malades.

Le médecin, lui, a fréquenté la réalité de la souffrance tout au long de ses années d’études et de pratique. Pour autant la connaît-il, l’accepte-t-il ? Grâce à des mécanismes de défense et blindage, il vit aux côtés de la souffrance, dans un déni de cette souffrance qui peut aller jusqu’à l’acharnement thérapeutique. Pourtant, face à la réalité de la souffrance, un chemin commence qui permet de progressivement l’accueillir, l’accepter et la transformer.

Sur un tel chemin, les maîtres spirituels peuvent nous guider. Ils enseignent que la maladie est un cadeau de la vie. Lama Zopa Rinpoche va jusqu’à dire que tomber gravement malade, c’est comme entrer en retraite. Les murs de l’égoïsme s’écroulent, la souffrance, qui est en nous, nous relie à la souffrance hors de nous. Nous ne souffrons plus seuls, nous souffrons avec tous les êtres. Telle est la réalité de la souffrance qui nous introduit à l’universalité du cœur.


Aucun commentaire: