Bien souvent, nous croyons que notre état cérébral commande nos
émotions, nos comportements, nos pensées. Mais la recherche démontre que
l’esprit peut modifier notre cerveau.
© Harting Kopp-Delaney |
Alors qu’il visitait un hôpital aux Etats-Unis, le Dalaï Lama assista à
une opération du cerveau. Sharon Begley relate qu’à l’issue de
l’intervention, Sa Sainteté s’entretint avec le chirurgien. Ce dernier
lui expliqua que « la perception, les sensations, et autres expériences
subjectives, sont le reflet des altérations chimiques et électriques
dans le cerveau. Si des impulsions électriques sillonnent notre cortex
visuel et des substances neurochimiques circulent dans le système
limbique alors une sensation jaillit en nous – parfois en rapport à un
événement du monde extérieur, parfois consécutive à une pensée générée
uniquement par l’esprit ». Le chirurgien voulait signifier que l’esprit
était le résultat d’une activité purement cérébrale. Le Dalaï Lama,
amusé de son assurance, l’interrogea sur la possibilité d’une causalité à
double sens : « Si le cerveau est source de pensées, émotions, et
autres manifestations cognitives constituant ce phénomène que l’on nomme
esprit, ne serait-il pas possible que l’esprit à son tour produise sur
le cerveau des altérations physiques, dans la substance même dont il est
censé émaner ? » Le chirurgien écarta d’emblée cette hypothèse.
Quelles
sont les implications de ce modèle défendu par le chirurgien ? Lorsque
vous décidez de vous lever le matin, cette intention se traduit dans le
cerveau par une configuration particulière, un circuit spécifique, issu
d’un état cérébral antérieur. Cette configuration influe sur un autre
aspect du cerveau, par l’entremise de phénomènes électriques ou
chimiques : vous activez vos jambes et sortez du lit. L’intention ne
joue qu’un rôle mineur ; « c’est la manifestation physique de cette
intention, l’ensemble des signaux électriques circulant dans le cerveau,
qui fait sortir le corps du lit » note Sharon Begley. Le cerveau se
suffit à lui-même, l’homme est réductible à son corps, et joue des
fluctuations de ses états cérébraux.
Mais cette proposition héritée du XVIIe siècle commença à être remise en question au XXe par des scientifiques et des philosophes qui en constatèrent les insuffisances. En effet, dès la fin des années 80, des études pionnières montrèrent que quelque chose appelée « l’esprit » pouvait modifier le cerveau. Grâce à des pratiques méditatives dites de pleine conscience, qui consistent à observer ses expériences intérieures d’une manière pleinement lucide, des patients parvinrent ainsi à contrôler les pensées obsessives à l’origine des troubles obsessionnels compulsifs. Ce n’était qu’un début.
Mais cette proposition héritée du XVIIe siècle commença à être remise en question au XXe par des scientifiques et des philosophes qui en constatèrent les insuffisances. En effet, dès la fin des années 80, des études pionnières montrèrent que quelque chose appelée « l’esprit » pouvait modifier le cerveau. Grâce à des pratiques méditatives dites de pleine conscience, qui consistent à observer ses expériences intérieures d’une manière pleinement lucide, des patients parvinrent ainsi à contrôler les pensées obsessives à l’origine des troubles obsessionnels compulsifs. Ce n’était qu’un début.
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