Inelia Benz
Il y a des années, j’ai lu quelque part que si quelqu’un arrivait à
vous blesser par ses paroles, c’était parce qu’il y avait quelque chose
de vrai là-dedans. Si cela n’avait pas été le cas, cela ne vous aurait
pas touché du tout. Ou cela aurait même pu être drôle.
J’ai réfléchi à tout ça pendant un moment et décidément, ça ne me
paraissait pas juste. Après tout, si quelqu’un me traite d’idiote, je me
sens offensée, mais je sais, et je n’ai aucun doute là-dessus que je ne
suis pas une idiote. Et puis j’ai compris. C’est le fait d’être
attaquée qui me blesse.
J’ai réfléchi encore un peu et je me suis demandée : si l’attaque me
blesse, est-ce parce que j’attaque les autres ? Est-ce que c’est pour
ça ? Et la réponse fut « non » une fois encore.
L’univers a une manière merveilleuse de me révéler ses mystères et voici ce qui s’est également passé cette fois-ci.
De nombreuses choses nous offensent. Et nombre d’entre elles ont un
rapport avec notre culture, la façon dont on a été élevé, notre
expérience personnelle, et certaines choses sont universellement
blessantes. Par exemple, l’odeur de la moufette est quelque chose de
très agressif pour presque tous les animaux sur terre. Lorsque quelque
chose nous offense, nous nous sentons repoussés. Soit nous voulons fuir
la personne, la situation ou l’objet qui nous agresse, soit nous
l’attaquons. Si tous nos sens sont agressés, alors il est probable que
nous fuyions la source de l’agression aussi vite que possible. Ce qui
signifie que le rôle de la chose, de la personne ou de l’objet en nous
blessant est de nous tenir à distance, de faire que l’on ne s’en
approche pas.
Il existe des comportements culturellement agressifs, comme l’odeur
corporelle, agressive pour certaines cultures et passant inaperçus dans
d’autres. La nourriture aussi : certaines personnes mangent des
escargots, d’autres préféreraient mourir plutôt que d’avoir à le faire.
Et la liste peut continuer indéfiniment.
Mais lorsque quelqu’un vous insulte et que vous vous sentez blessé,
cela peut être dû au fait même d’être attaqué ou au fait qu’il y avait
une pointe de vérité dans ce qu’on vous a dit et que la vérité fait mal.
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